CONQUES sur ORBIEL: Les vendanges et le cheval (Claude Gironis 2016)
Autrefois le cheval faisait partie intégrante du patrimoine, il était indispensable pour l’homme. Dans le milieu agricole, les paysans n’avaient pour travailler que leurs bras et l’aide du cheval. Le labourage se faisait à l’aide d’une charrue à un soc que tiraient un ou plus souvent deux chevaux. La faucheuse utilisée pour les moissons était elle aussi tirée par un cheval. Lors des vendanges, l’animal servait à tirer ces grandes charrettes qui transportaient les comportes, le matériel et les vendangeurs. Dans notre village, rares étaient les fois ou nous ne croisions pas un cheval, il y avait des écuries dans presque toutes les maisons. Le cheval était roi, j’entends encore son pas lourd et saccadé qui résonnait sur la chaussée et le bruit des énormes roues de la charrette. Le crottin chaud et fumant qu’il laissait sur son passage faisait le bonheur des jardiniers qui, munis d’une pelle et d’un seau, ramassaient le précieux fumier. Les vendanges c’était aussi une ambiance particulière avec la main œuvre espagnole qui débarquait en nombre, le village était en fête pendant plus d’un mois, il y avait en permanence du monde chez les commerçants et dans les rues, chacun se disait bonjour dans sa propre langue et on arrivait à se comprendre. Puis pour fêter la fin des vendanges il y avait le « Dius a vol », chaque propriétaire organisait un gargantuesque repas, on dansait, on riait, on buvait, on chantait, les couples se formaient, l’ambiance était festive et joyeuse. Qu’il était triste le village quand tout le monde repartait. Petit à petit le tracteur à remplacé l’animal, aujourd’hui c’est la machine qui a remplacé le vendangeur, on ne sait plus quand les vendanges commencent et quand elles finissent. Ces photos rappelleront à certains des souvenirs inoubliables."